Horizon des événements

Année: 
2012
Description: 

Dans un même point – une colline à Marseille – il y a deux corps : Maya (M) et la caméra (C). (M) est mobile et se déplace dans un espace limité, défini d’une part par le point initial et de l’autre, par la bordure de la ville, la côte ou la ligne de contour entourant ce laboratoire improbable. Dans ce labyrinthe, qui s’étend du point initial jusqu’au rivage, il y a un ensemble d’obstacles donnés (murs, viaducs, feux, etc.). (M) tend à arriver à un point quelconque du bord mais son parcours est indéterminé, sujet à des désirs, des affections, des décisions arbitraires. À chaque moment du déplacement, (M) informe sa position à une constellation de satellites (GPS) planant au-dessus du labyrinthe. Et dans les oreilles de (M), des micros reflètent tout ce qu’elle entend, capables de reproduire l’instable balance sonore binaural.

(C) ne se déplace pas mais elle n’est pas immobile. À chaque moment du trajet, (C) reçoit depuis les satellites (GPS) la position de (M) et son objectif est de la maintenir en permanence au centre de l’image. (M) ne parle pas à (C) mais à (GPS) et (C), à son tour, ne sait rien de (M) : ses mouvements sont des réponses à des stimuli (GPS), comme un coup de pied dans l’air répond à un battement dans la rotule.

(M) commence à marcher, (C) la suit. Après quelque temps on ne voit plus (M), perdue à l’intérieur du labyrinthe. (C) continue à la suivre, indifférente aux obstacles qui les séparent. Les deux corps bougent synchrones, en définissant à chaque instant une ligne oscillante (M-C). Ils sont liés par code brut, moteur, action et réaction. Et on n’aura aucune preuve empirique possible de l’exactitude du dispositif. Le système est régi par la règle de la traduction, la conversion, le décodage, la transformation délirante d’une information en une autre, d’une nature à l’autre.

On regarde l’image : on sait que (M) est là, dans l’axe de mire, mais on ne la voit pas. On ne voit que des mémoires aveugles de (C), enregistrées dans la tentative de retrouver (M), des images de l’opacité du labyrinthe qui l’accueille. Et on entend aveugles, ce qui là-bas, à l’intérieur, a touché les prothèses sur ses oreilles.

Pedro França

Remerciements: 

Etienne Landon, Guillaume Brault, Damien Tronchot, Jerôme Noirot, Elodie Wattiaux, Michael Geissler (Mo-Sys), Robert North (Mo-Sys), Mark Smith (Mo-Sys), Edwin Van der , eide, Eric Prigent ,François Bonenfant, Benjamin Weil, Madeleine Van Doren, Arnaud Laporte, Daniel Dobbels, Blandine Tourneux, Jean-René Lorand, David Chantrau, Francis Bras, Sebastian Sepulveda, Cyprien Quairiat,François Bedhomme ,Jacky Lautem Pascale Pronier, Michèle Vibert, Ella Hamonic, Pedro França, Anna Marziano, João Torres, Gregory , uchert, Pierre-Yves Boisramé, Vincent Ciciliato, Arman Morin, Jean-Claude Moineau, Pierre Mercier, Alain Mercier, Pauline Cherki, Vincent Drouhot, Les amis et le personnel du Fresnoy

Note technique: 
Programmation – Etienne Landon Image – Guillaume Brault Son – Damien Tronchot Assistent son – Jerôme Noirot Chargé de production – Laurent Delplanque Régie – (…)
Type: 
installation
Créateur: 
Avatar: 
Partenaires Html: 

En partenariat avec Mo-sys.

Visuels Principaux: 
Expositions: 
Evènement: 
Label: 

 




Dans un même point – une colline à Marseille – il y a deux corps : Maya (M) et la caméra (C). (M) est mobile et se déplace dans un espace limité, défini d’une part par le point initial et de l’autre, par la bordure de la ville, la côte ou la ligne de contour entourant ce laboratoire improbable. Dans ce labyrinthe, qui s’étend du point initial jusqu’au rivage, il y a un ensemble d’obstacles donnés (murs, viaducs, feux, etc.). (M) tend à arriver à un point quelconque du bord mais son parcours est indéterminé, sujet à des désirs, des affections, des décisions arbitraires. À chaque moment du déplacement, (M) informe sa position à une constellation de satellites (GPS) planant au-dessus du labyrinthe. Et dans les oreilles de (M), des micros reflètent tout ce qu’elle entend, capables de reproduire l’instable balance sonore binaural.


(C) ne se déplace pas mais elle n’est pas immobile. À chaque moment du trajet, (C) reçoit depuis les satellites (GPS) la position de (M) et son objectif est de la maintenir en permanence au centre de l’image. (M) ne parle pas à (C) mais à (GPS) et (C), à son tour, ne sait rien de (M) : ses mouvements sont des réponses à des stimuli (GPS), comme un coup de pied dans l’air répond à un battement dans la rotule.


(M) commence à marcher, (C) la suit. Après quelque temps on ne voit plus (M), perdue à l’intérieur du labyrinthe. (C) continue à la suivre, indifférente aux obstacles qui les séparent. Les deux corps bougent synchrones, en définissant à chaque instant une ligne oscillante (M-C). Ils sont liés par code brut, moteur, action et réaction. Et on n’aura aucune preuve empirique possible de l’exactitude du dispositif. Le système est régi par la règle de la traduction, la conversion, le décodage, la transformation délirante d’une information en une autre, d’une nature à l’autre.


On regarde l’image : on sait que (M) est là, dans l’axe de mire, mais on ne la voit pas. On ne voit que des mémoires aveugles de (C), enregistrées dans la tentative de retrouver (M), des images de l’opacité du labyrinthe qui l’accueille. Et on entend aveugles, ce qui là-bas, à l’intérieur, a touché les prothèses sur ses oreilles.


Pedro França