• L’Oeil du Gymnote
    Gaëtan Robillard
  • L’Oeil du Gymnote
    Gaëtan Robillard

L’Oeil du Gymnote-Panorama 14

  • DESCRIPTION

    Le Film sous les mers À quelle forme nouvelle de captation du monde aspire notre temps ? Et quelles images et quels récits charrient notre mémoire ? Comment documenter le monde ? Les hommes d’aujourd’hui peuvent-ils raconter une vie humaine comme une histoire à l’état naissant ? L’Œil du Gymnote n’est ni un documentaire, ni un dessin animé, pas une fiction non plus, n’attendez pas un collage d’images. Dans la scène narrative que porte Gaëtan Robillard, l’image sous ses multiples formes se croisent et se mêlent, se chahutent – un peu – et se tiennent à distance dans un décor monochrome vert d’eau. Littéralement tout tourne autour d’un inventeur et d’un sous-marin sans que jamais nous ne puissions saisir l’un ou l’autre. C’est l’histoire d’une aventure que le projet L’Œil du Gymnote ne parvient pas à atteindre, il la restitue alors par touches dans une lente narration travaillée par tableaux. Des gens exposent ce dont ils se souviennent : un homme raconte par bribes une invention, un autre explique très précisément comment ne pas se noyer dans un sous-marin, une femme conduit sur l’autoroute et parle anglais. Adossée à ces paroles lentes et à des gestes mesurés, une très étrange apparition/disparition de la technique : le dessin gomme tous artefacts qui pourraient rattacher au monde contemporain et donne à voir en décor le plan ou les machineries du sous-marin. Reste alors et uniquement ce que chacun peut dire d’un monde qui n’est plus. Un mouvement très doux berce la narration, les séquences sont unies par une pellicule de couleur qui recouvre l’ensemble comme si Gaëtan Robillard filmait du fond des océans pour remonter à la surface le constat que cette aventure-là est achevée et qu’il est grand temps que courent à travers le monde des narrations nouvelles, des récits de découvertes, des fabulations douces et merveilleuses, des aventures qui épuisent les hommes et des expériences qui engagent le monde. Marie-Haude Caraës