• Le Roi des Belges
    Pierre Mazingarbe
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Le Roi des Belges-Panorama 14

  • DESCRIPTION

    Pierre Mazingarbe décrit son jeune travail comme un « patchwork de recherches, de création de petits mondes fragiles, de rêves éveillés, aboutissant dans des films ». À la source de ses films, des dessins préparatoires, fruit d’une observation attentive du réel en même temps que d’un réenchantement de celui-ci, viennent brouiller la frontière entre réalisme et imaginaire pur. Dans son dernier court métrage, Le Roi des Belges, il est bien question de frontière et de maintien d’un territoire qui n’est pas tant celui de la royauté belge mais bien celui d’un imaginaire en lutte. Ses visions, aussi enfantines que cruelles, tracent un sillon profondément ludique et irrévérencieux dans son œuvre. Déjà en 2010, son premier court métrage, Blanche, mettait en scène la création fugace et intime d’un territoire de l’imaginaire et du désir. Amadouant les garçons dans les cafés pour mieux les transformer en objets sexuels, Blanche est la version féministe de la Séverine du Belle de Jour de Luis Buñuel. Toutefois, si le territoire de l’imaginaire s’accorde parfois mieux avec nos désirs, il peut aussi être le siège de visions plus cauchemardesques comme dans son deuxième court métrage, intitulé poétiquement Les Poissons préfèrent l’eau du bain. Dans Le Roi des Belges, Mazingarbe fait appel à notre imaginaire collectif en décrivant sur un mode parodique une royauté belge en déliquescence. La princesse Ève, exilée en France, cherche à s’occuper en concrétisant ses rêves sadiques de chasse à l’homme. Si la couronne de la princesse est aussi petite c’est que son territoire est tout autant dérisoire. Ève n’est plus la première des femmes mais la dernière représentante d’un royaume imaginaire dont les assauts répétés contre le réel ont marqué le crépuscule. Derrière son sourire mutin se cache une désillusion profonde, le pressentiment d’un monde qui touche à sa fin. Sa beauté est celle des causes perdues. Rémi Bassaler